Les inoubliables, Fanny Chartres

Il y a des romans dont leur titre définit à la perfection leur contenu. Les inoubliables appartient à cette catégorie. Des situations inoubliables, des personnages inoubliables, des anecdotes inoubliables, une plume inoubliable… en somme, un roman inoubliable. Désolée si je me répète ce soir dans mes mots, mais ce roman est tellement inoubliable et surtout juste qu’il mérite d’être dans beaucoup d’étagères.

ISBN: 9782211239363
Prix: 14,50€

Fanny Chartres nous avait déjà montré sa passion pour la culture roumaine dans son roman Strada Zambila (sorti dans la collection neuf de l’École des loisirs en 2017). Elle y a vécu dix ans, donc elle s’y connaît ! Cela se voit dans la lecture de ses romans, surtout pour l’amour qu’elle utilise en décrivant des lieux, des situations et la langue roumaine.

Dans son dernier roman, Les inoubliables, elle raconte l’histoire de Luca, un étudiant de musique roumain qui arrive à Paris pour continuer ses études au lycée et profiter également des cours de violon avec un professeur parisien. Pour Luca et son père, Paris représente le sommet de leurs souhaits, c’est une ville qu’ils ont imaginé, rêvée et aimé même sans y avoir demeurer. Luca arrive donc à Paris, il s’installe avec son père dans un tout petit studio et il intègre un lycée qui reçoit d’autres étudiants étrangers qui ont des difficultés particulières avec le français. C’est comme cela qu’on rencontre) Chavdar (Bulgarie), Tezel (Turquie), Jae-Hwa (Coré du Sud) et Marvin (Grande-Bretagne). A ce curieux groupe s’ajoute Anna, une élève du lycée parisienne qui fait de tutrice pour ses nouveaux collèges.

Le roman se centre (entre autres intrigues) sur la vision de Luca de la vie parisienne, de tout ce qu’il avait pu imaginer de la capitale et la réalité dont il fait face une fois arrivé. C’est précisément pour cela que ce roman me tient si fort au cœur. Je partage énormément de ressentis avec lui. En tant qu’étrangère, j’ai aussi rêvé de Paris comme une ville parfaite. Elle est, à sa manière, mais on y voit quand même ses défauts une fois qu’on y habite. On se rend compte des difficultés qu’on a lorsqu’on n’est pas français, quand on se batte pour s’intégrer, pour se mimétiser.

Ce fut donc une lecture très belle, pleine de jolies émotions que je vous conseille vivement. En plus, au passage, vous pourrez également découvrir les autres romans de cette auteure, et pourquoi pas, ceux de sa sœur Marie Chartres, dont son roman Les petits orages (École des loisirs, 2016) m’avait déjà conquis l’année dernière.

Il y a des romans dont leurs titres définissent à la perfection leur contenu.

21 printemps comme un million d’années, Camille Brissot

Il y a des livres qui sont faits pour bouleverser le lecteur, 21 printemps comme un million d’années en fait partie. Camille Brissot a une plume poétique et délicate, elle prend la parole de Victor, un grand ado qui raconte à un groupe de filles hospitalisées l’histoire de son amitié avec Juliette.

ISBN: 9782748526104 
Prix: 14,95€

Juliette a éclipsé sa vie, elle a marqué le rythme de plein de ses moments, elle a comblé sa jeunesse, mais elle a aussi laissé un vide. A travers de ce récit, Victor rend compte de tous ces moments importants avec elle. Elle s’avère un peu folle, assez peu responsable dans pas mal de moments, mais irrémédiablement attachante. La tendresse avec laquelle Victor raconte comment il se prend soin de Juliette, même sans qu’elle puisse se rendre compte, m’a séduite depuis les premières deux pages. J’ai adoré ce texte car il contient une histoire différente, particulière et spéciale qui fait de la lecture un moment inoubliable. J’avoue que j’ai versé ma petite larme dans certains moments du texte, mais bon, qu’est-ce que vous voulez, c’était trop émouvant !

Vous trouverez ce roman dans votre librairie préférée, il est sorti le dernier 10 janvier 2019 chez Syros. Un roman ado que sans doute je vais conseiller très souvent!

Nos éclats de miroir, Florence Hinckel

J’ai un début d’année plein de belles lectures (pourvu que ça dure!). Ça se répète avec ma dernière, Nos éclats de miroir, de Florence Hinckel chez Nathan.

 ISBN: 9782092588048
Prix: 14,95€

J’ai découvert ce roman le jour de sa sortie en librairie et juste déjà en regardant la couverture j’avais envie de me jeter dedans. Mais sans aucune doute, l’histoire dépasse la couverture, elle m’a attrapée dès la première page ! On retrouve dans cet ouvrage un roman épistolaire, des lettres écrites par Cléo, adolescente d’environ 14 ans qui décide de commencer un nouvel journal intime où elle écrit une série des lettres adressées à Anne Frank. Comme si elle écrivait à une vielle copine, Cléo raconte dans ces lettres la situation de sa famille, les déséquilibres de sa mère, l’absence de son père, l’amour de sa sœur, les relations au collège… Ce sont des lettres avec une écriture très poétique et tendre qui se lisent d’une traite. Ce serait précisément le seul bémol de ce roman, pour moi il était un peu court.

Découvrir les histoires de Cléo, ses rapports avec l’amitié, avec  l’amour souhaité, avec l’adolescence. J’ai relu entre lignes de ses lettres des souvenirs de ma propre adolescence, et c’est cela qui m’a enchanté dans cette histoire. Je vous conseille vivement de vous lancer dans la lecture de ce tendre roman le plus vite possible !

L’homme qui voulait rentrer chez lui, Éric Pessan

Je viens vous parler aujourd’hui du dernier roman d’Éric Pessan, pour les ados à partir de 14 ans, chez l’École des Loisirs: L’homme qui voulait rentrer chez lui.

ISBN: 9782211239899
Prix: 14,50€

Jeff, ado, raconte avec dureté son quotidien à la maison et au collège. Une famille marquée par le chômage de son père, le travail monotone de sa mère et la rareté de son frère Norbert. En plus, au collège il sera toujours «le frère du taré qui a menacé l’école avec une grenade» sans qu’on lui laisse vraiment se montrer tel qu’il est. Sa famille se prépare pour démenager très bientôt, car le bâtiment où ils habitent sera détruit prochainement pour faire une restructuration du quartier. Cependant, quelques semaines avant la démolition, il trouve dans sa cave un homme inconnu, peau trop blanche, yeux sans pupiles et avec qui la communication s’avère impossible. Jeff et son frère Norbert essayent, malgré l’étonnante situation, d’aider cet inconnu en le nourrissant et le cachant. Or, ils ne seront pas les seuls à connaître son existence, car ils reçoivent dans le quartier des étranges visites.

J’ai beaucoup aimé ce roman. Mais bon, je suis peu impartiale en ce qui concerne Éric Pessan, car je suis assez fan de lui! Je trouve que sa plume et ses histoires tiennent toujours en haleine. Comme arrivait aussi dans son avant dernier livre Dans la forêt de Hokkaido, Pessan nous attrape avec ses intrigues qui mélangent la réalité avec un élément complètement imprévu. Son écriture est propre à lui, fluide, pleine de poésie, cela se lit facilement, mais en même temps ce n’est pas de la lecture légère. J’adore son usage des anaphores, répétitions et constructions des phrases qui jouent avec l’intensité et l’angoisse du récit. Car oui, l’une des choses qui me provoque toujours les textes de cet auteur c’est une angoisse (saine, croyez pas !) qui m’oblige à lire d’un trait pour savoir comment le personnage va s’arranger pour démêler tout ce que Pessan a inventé pour lui.

En plus, même si ce n’est pas un élément nécessaire pour la compréhension de ses romans, il faut savoir que ses textes publiés à l’École des Loisirs racontent des histoires se passant toujours dans le même bâtiment, mais à des personnages différents. Ce dernier roman reste sans doute une sorte de « rassemblement » de ses personnages, car on ne rencontre pas que Jeff (héros et narrateur principal) mais aussi Norbert (héros principal de son roman La plus grand peur de ma vie), Elliot (Et les lumières dansaient dans le ciel) ou même Julie (l’heroïne de Dans la forêt de Hokkaido). Cet immeuble où habitent tous ces personnages est aussi un élément central du roman (et d’autres, comme Plus haut que les oiseaux et Aussi loin que possible).  

Je reste en attente de voir comment il va se débrouiller maintenant Pessan pour faire revivre ses personnages, es espérant qu’il revienne vite nous  attraper avec sa plume et sa poésie.