Je viens vous parler aujourd’hui du dernier roman d’Éric Pessan, pour les ados à partir de 14 ans, chez l’École des Loisirs: L’homme qui voulait rentrer chez lui.

Prix: 14,50€
Jeff, ado, raconte avec dureté son quotidien à la maison et au collège. Une famille marquée par le chômage de son père, le travail monotone de sa mère et la rareté de son frère Norbert. En plus, au collège il sera toujours «le frère du taré qui a menacé l’école avec une grenade» sans qu’on lui laisse vraiment se montrer tel qu’il est. Sa famille se prépare pour démenager très bientôt, car le bâtiment où ils habitent sera détruit prochainement pour faire une restructuration du quartier. Cependant, quelques semaines avant la démolition, il trouve dans sa cave un homme inconnu, peau trop blanche, yeux sans pupiles et avec qui la communication s’avère impossible. Jeff et son frère Norbert essayent, malgré l’étonnante situation, d’aider cet inconnu en le nourrissant et le cachant. Or, ils ne seront pas les seuls à connaître son existence, car ils reçoivent dans le quartier des étranges visites.
J’ai beaucoup aimé ce roman. Mais bon, je suis peu impartiale en ce qui concerne Éric Pessan, car je suis assez fan de lui! Je trouve que sa plume et ses histoires tiennent toujours en haleine. Comme arrivait aussi dans son avant dernier livre Dans la forêt de Hokkaido, Pessan nous attrape avec ses intrigues qui mélangent la réalité avec un élément complètement imprévu. Son écriture est propre à lui, fluide, pleine de poésie, cela se lit facilement, mais en même temps ce n’est pas de la lecture légère. J’adore son usage des anaphores, répétitions et constructions des phrases qui jouent avec l’intensité et l’angoisse du récit. Car oui, l’une des choses qui me provoque toujours les textes de cet auteur c’est une angoisse (saine, croyez pas !) qui m’oblige à lire d’un trait pour savoir comment le personnage va s’arranger pour démêler tout ce que Pessan a inventé pour lui.
En plus, même si ce n’est pas un élément nécessaire pour la compréhension de ses romans, il faut savoir que ses textes publiés à l’École des Loisirs racontent des histoires se passant toujours dans le même bâtiment, mais à des personnages différents. Ce dernier roman reste sans doute une sorte de « rassemblement » de ses personnages, car on ne rencontre pas que Jeff (héros et narrateur principal) mais aussi Norbert (héros principal de son roman La plus grand peur de ma vie), Elliot (Et les lumières dansaient dans le ciel) ou même Julie (l’heroïne de Dans la forêt de Hokkaido). Cet immeuble où habitent tous ces personnages est aussi un élément central du roman (et d’autres, comme Plus haut que les oiseaux et Aussi loin que possible).
Je reste en attente de voir comment il va se débrouiller maintenant Pessan pour faire revivre ses personnages, es espérant qu’il revienne vite nous attraper avec sa plume et sa poésie.